Saturday, November 7, 2009

Contrerime II

In Tristan Derème's book En rêvant à P.-J. Toulet, Derème opines: C’est toujours le même poète mal accordé avec son univers, mal accordé avec la vie. C’est toujours lui ; et que, pour fuir le désenchantement de ses pensées, il joue avec les images de ses épîtres ou que, dans ses poèmes, il verse le poison des rêves et peigne d’imaginaires décors ou les paysages lumineux de son adolescence, c’est vainement, car, parmi ces songeries même, il ne cesse de remuer les images moroses de son propre destin ; et n’a-t-il, enfin, laissé entendre que ni l’amour, ni les rives lointaines, ni les végétaux inconnus ne valent la fleur de la terre natale :
Ne valent la brúlante rose
Que midi fait plier ?

Il en venait à préférer sa province à tout autre pays…

The poem from which Derème quotes is the second of the contrerimes, first published in La Grande Revue under the title La Reine du jardin. The île voilée is of course Mauritius, where Toulet lolled from December 1885 to October 1888, chasing girls, gaming, and ganja. The violier in verse three is a gilly-flower or carnation. Toulet’s journal.12.1.1905 reads : « Ainsi à Bilhère, contre une des fenètres de grand-mère …il y avait une giroflée, de celles que l-on appelle, je crois, violier… »

Toi qu' empourprait l' âtre d' hiver
Comme une rouge nue
Où déjà te dessinait nue
L' arôme de ta chair ;

Ni vous, dont l' image ancienne
Captive encor mon coeur,
Île voilée, ombres en fleurs,
Nuit océanienne ;

Non plus ton parfum, violier
Sous la main qui t' arrose,
Ne valent la brûlante rose
Que midi fait plier.


Nor you whom the winter’s blaze
Scorches like a red cloud,
Whom already the scent of your proud
Body lays bare, betrays;

Nor you, veiled isle, whose memory
Still tugs at my heart,
Your flowery shade a garth,
Your nights at sea;

Nor yet your perfume, carnation
Restored by the hose,
Comes close to the burning rose
That folds in the noon sun.

Peter Cogman comments: I think Toulet's more interested in the pattern, leading up to the most fragile/evanescent thing - underlining inevitable loss, flight of time etc etc. There's the same pattern of what I think of as negative continuation + final touch in Du Bellay 'Heureux qui comme Ulysse...', or Horace, the ode with 'Non Torquate genus...'.

Here's Du Bellay:

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine



Now this is a theme that has great resonance in France. The great Georges Brassens composed his own version. The refrain goes thus:

Heureux, qui, comme Ulysse,
A fait un beau voyage ;
Heureux, qui, comme Ulysse,
A vu cent paysages ;
Et puis a retrouvé,
Après mainte traversées,
Le pays des vertes années.


Happily, someone has posted Brassens singing this on YouTube. This is the link.
(Horace can wait)

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